Actualités > Groupement d’expertises
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Au fil du temps, le bureau d’ingénierie fondé en 1977 par Erny Simon et Jens Christiansen avenue de la Faïencerie à Luxembourg est devenu un groupe rassemblant 17 entités et 350 collaborateurs pouvant accompagner de leurs expertises tout projet de construction, rénovation, transformation ou encore d’aménagement du territoire, avec un rayon d’action couvrant le Luxembourg, la France et l’Allemagne mais aussi l’Afrique avec un bureau à Dakar ouvert en 2003.
Votre palette de services est très large. Comment les différentes activités sont elles organisées ?
Carl Kleefisch : En fait nous proposons l’ensemble des services nécessaires pour un projet de construction ou d’aménagement du territoire, sauf l’architecture. Nous avons coutume de dire que l’architecte est le chef d’orchestre des projets et nous sommes le premier violon. L’un ne joue pas sans l’autre. Historiquement, Simon – Christiansen & Associés (SC) est spécialisé en études de structures et Luxplan se consacre à la direction des travaux et à l’aménagement de l’espace public (voirie, environnement, urbanisme). Ainsi SC s’occupe du bâti et Luxplan de tout ce qui entoure le bâti.
Myriam Hengesch : Le groupe comprend un ensemble de bureaux d’ingénieurs-conseils qui couvrent toutes les compétences nécessaires du début à la fin d’un projet. Ces bureaux agissent ensemble par le biais de sous-traitances internes. Dans toutes nos relations commerciales c’est le groupe que nous mettons en avant, de même pour nos recrutements. Les fonctions support sont d’ailleurs communes à l’ensemble du groupe, mais nous préférons garder un ensemble de petites structures opérationnelles indépendantes pour avoir une dynamique entrepreneuriale interne.
C.K. : En effet, nous encourageons l’intrapreneuriat. Les ingénieurs qui ont des idées et veulent les développer peuvent le faire grâce à la puissance financière et aux infrastructures du groupe qui facilitent les phases de recherche.
M.H. : Par exemple, l’un de nos ingénieurs a développé une solution de réalité virtuelle permettant de réaliser une modélisation en 3D des plans de canalisations et réseaux enterrés à partir d’un smartphone. Ces informations sont intégrées à notre Système d’Information Géographique (SIG) et permettent d’organiser des maintenances sur des sections très précises sans devoir ouvrir en grand les trottoirs. Les ingénieurs sont des profils qui pensent d’emblée « innovation » et « recherche de solutions ». Au moment du recrutement nous insistons sur le fait que les nouvelles idées sont les bienvenues et que le partage, l’ouverture et l’innovation font partie de notre culture.
Comment faites-vous le choix des nouveaux services à proposer ?
C.K. : En fait la diversification fait partie de l’histoire de l’entreprise depuis le début. Historiquement spécialisé en études de structures, la société Simon-Christiansen & Associés a su se diversifier en proposant des activités dans les domaines qualité, sécurité, environnement, énergie et récemment économie circulaire. Ces nouveaux domaines d’activités ont été ajoutés progressivement à partir de la fin des années 1990. Cette évolution dynamique a donné naissance à de nouveaux départements au sein de Luxplan et de Simon-Christiansen & Associés, qui à leur tour ont donné naissance à de nouvelles filiales. Ce fut par exemple le cas de Geoconseils qui était à la base le département géologie de Luxplan, qui est devenu une société à part entière en 2004 et qui emploie maintenant 31 personnes. Et enfin en 2016, nous avons créé la société BSC (Building Solution Consulting) à la suite de la volonté du groupe de se diversifier dans le domaine des Techniques Spéciales et de pouvoir proposer à nos clients un service complet de la conception à la réalisation.
M.H. : Luxplan pour sa part a été créée en 1981 pour accompagner des projets de construction d’autoroutes. Une fois que le pays a été bien équipé, Marcel Hetto, administrateur délégué du groupe, a mené Luxplan vers une offre élargie pour accompagner les clients sur tous les aspects des aménagements de l’espace public et de l’urbanisme.
C.K. : Nous nous adaptons aussi aux nouveaux besoins. Par exemple le sujet environnement est devenu très important. Il est donc logique que nous nous préoccupions de plus en plus de ce sujet. Notre slogan « Concevoir et construire des projets durables » n’est pas une coquille vide, mais représente fondamentalement notre attitude quotidienne.
M.H. : Nous avons presque doublé les effectifs de l’équipe Environnement car il y a une demande forte et un cadre règlementaire complexe. Par exemple, dans le domaine de l’industrie nous établissons la liste de toutes les autorisations à obtenir. Et pour cela notre approche est d’être impliqués le plus en amont possible d’un projet pour pouvoir garantir que celui-ci sera autorisable. Les administrations nous ont souvent confirmé que c’était la bonne approche. Nous établissons également des plannings de chantier réalistes qui tiennent compte de l’ensemble de ces autorisations et des délais administratifs correspondants.
Comment vous êtes-vous développé à l’étranger ?
C.K. : Très tôt, notre groupe s’est impliqué dans les pays voisins (France, Allemagne et Belgique) et c’est encore le cas aujourd’hui. Avec nos filiales SC France à Thionville et nos deux filiales allemandes BFH et LP Engineering à Trèves, nous sommes en mesure d’offrir nos expertises et services dans toute la Grande-Région. En outre, nous sommes actifs en Afrique de l’Ouest depuis 2003 avec notre filiale SC Afrique, qui compte aujourd’hui 40 employés. L’origine de cette filiale est liée aux accords de coopération du Luxembourg avec les Îles du Cap Vert. Pour suivre les projets de développement nous avions installé nos bureaux à Dakar et depuis, nous nous servons de cette base pour proposer nos services au Sénégal et dans les autres pays de la région. Sur le marché français nous avons un bel exemple de collaboration internationale : la planification de centrales électriques à gaz de notre client Siemens, en coopération avec un partenaire de Strasbourg avec lequel nous travaillons depuis 2010. Siemens cherchait un partenaire capable de maîtriser aussi bien les normes françaises qu’allemandes et de travailler indifféremment dans les deux langues. Ceci est la preuve que nous pouvons vendre notre savoir-faire à l’étranger.
Comment est la concurrence dans votre domaine ? Comment vous démarquez-vous ?
M.H. : Nous préférons parler de confrères que de concurrents. Nous sommes presque tous membres de l’Ordre des Architectes et Ingénieurs-conseils (OAI), nous échangeons régulièrement sur beaucoup de thématiques et nous partageons les mêmes règles de déontologie.
C.K. : En termes de taille, nous sommes le numéro 2 du marché. Pour garder toujours une longueur d’avance, il est très important de se former en continu. Alors que la plupart des autres bureaux sont spécialisés dans un ou deux domaines, notre force est de proposer une gamme complète de services grâce aux multiples compétences présentes dans le groupe. Pour accompagner les clients, nous nommons un chef de projet qui coordonne l’ensemble de ces prestations. Cette facilité est très appréciée.
Qui sont vos clients ?
C.K. : Nos clients sont les institutions étatiques, les administrations communales ainsi que des sociétés de promotion et des entreprises industrielles privées. Mais nous avons aussi de nombreux clients particuliers qui veulent construire, transformer ou agrandir leur maison familiale. Le fait que nous soyons un très grand bureau d’études ne signifie pas que nous ne traitons que des projets de grande envergure.
M.H. : Nous n’oublions pas qu’un petit projet mené à la satisfaction du client peut très bien déboucher un jour sur un projet plus important si notre client particulier rencontre un besoin dans sa sphère professionnelle. De plus les petits projets sont parfois plus compliqués que les grands. Ils sont donc pareillement intéressants.
Comment la crise vous a-t-elle impactés ?
C.K. : Nous n’avons pas rencontré de soucis particuliers en ce qui concerne la marche de l’entreprise. Nous avions heureusement fait beaucoup d’investissements en 2019 pour accélérer notre digitalisation. Tout le monde a donc pu adopter très facilement le télétravail, à la seule exception des équipes de terrain. Notre culture de la confiance a aussi grandement facilité les choses. Nous jugeons chacun sur les prestations délivrées et non sur les horaires accomplis. Avec cette approche, nous avons pu continuer à travailler sur nos projets en toute sérénité. En termes de chiffre d’affaires nous n’avons pas constaté de baisse et en termes de productivité, nous avons plutôt enregistré une hausse au niveau du groupe, grâce au gain de temps et de fatigue lié à l’absence de trajets domicile-travail.
M.H. : Malgré tout nous nous sommes très vite rendu compte que nous avions besoin de communiquer sur les projets en nous réunissant autour des plans etc. Donc le retour au bureau est aussi souhaitable. Carl et moi-même avons pris nos nouvelles fonctions durant cette période. Dans ce contexte, le contact avec les équipes nous a manqué. C’est notre job d’être proche des équipes.
C.K. : En effet, la communication via Teams, les emails et les plateformes collaboratives ne remplacera jamais le contact direct, que ce soit avec les collaborateurs ou les clients. La conclusion de 2020 est que le télétravail fonctionne et que certaines réunions peuvent se tenir via un outil digital pour économiser les déplacements mais ceci ne doit pas devenir la règle pour autant.
Et comment la crise transformera-t-elle selon vous les attentes de vos clients ?
M.H. : En tant qu’urbanistes, nous avons beaucoup réfléchi en interne sur cette question et le constat principal est qu’il est devenu fondamental de pouvoir accéder à des espaces publics de proximité attrayants. Les urbanistes ont toujours plaidé pour cela mais maintenant nous sommes aidés dans cette démarche par la période que nous venons de vivre. Les gens y sont beaucoup plus sensibles. En parallèle, la mobilité active est de plus en plus acceptée et la voiture perd un peu de terrain.
Quelles sont les tendances qui transforment vos métiers ?
C.K. : Le métier de la construction et, par conséquent, les services des études qui y sont associés, sont en mouvement et en développement constant. La digitalisation avec le BIM (Building Information Modeling), qui est une méthodologie de travail collaboratif axée sur la technologie et l’utilisation de dessins 3D, mais aussi la construction avec des matériaux durables, l’environnement et l’économie circulaire sont les sujets les plus importants des années à venir, pour lesquels nous nous sommes déjà préparés. Nous avons créé un département dédié à l’économie circulaire. Notre futur siège, en cours de construction à Contern, est conçu selon ce principe, avec une façade entièrement démontable et une isolation à base de laine de moutons luxembourgeois.
Vous avez actuellement beaucoup de postes à pourvoir. Rencontrez-vous des difficultés à recruter ?
M.H. : Le grand défi dans notre domaine est le recrutement des ingénieurs. En 2020, Luxplan a recruté 20 personnes mais il y a malheureusement eu 11 départs, principalement vers des administrations communales ou des ministères. Nous multiplions donc les actions envers les jeunes notamment, initiatives en partenariat avec Jonk Entrepreneuren Luxembourg, accueil de nombreux étudiants dans l’entreprise, campagnes auprès des écoles et auprès des étudiants du BTS génie civil ou du Master en ingénierie de l’UNI ou de la Grande Région… Nous réfléchissons à un package attrayant pour pouvoir attirer des candidats venant de plus loin, en visant les pays où les formations d’ingénieurs sont reconnues et où les langues parlées sont compatibles avec une vie professionnelle au Luxembourg. Nous proposons aussi des cours d’allemand et de français aux personnes ne maitrisant pas suffisamment ces langues.
C.K. : Nous avons également recours aux formations métier proposées par l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI) ou celles de l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB), avec lequel nous avons des échanges intensifs.
Il semble que la profession soit majoritairement masculine. Comment encourager sa féminisation ?
C.K. : Malheureusement, le secteur de la construction dans son ensemble est encore très fortement masculin, mais je pense que nous sommes sur la voie du changement. Dans le groupe, la proportion de femmes est maintenant de près de 30%, ce qui représente une amélioration significative par rapport à la situation d’il y a 20 ou 30 ans, où cette proportion était inférieure à 10%. Grâce à la diversification de nos services la situation à cet égard devrait encore s’améliorer à l’avenir.
M.H. : Nous nous efforçons de proposer un cadre de travail agréable et flexible. Nous menons des actions comme par exemple notre semaine de la diversité au cours de laquelle nous traitons la thématique de l’égalité homme-femme mais aussi la diversité des générations, qui est parfois un défi encore plus grand. Faire en sorte que les jeunes travaillent et apprennent auprès des seniors tout en enseignant des choses à ces seniors n’est pas toujours facile.
De quels projets êtes-vous les plus fiers ?
M.H. : Côté Luxplan, je dirais le tram qui roule jusqu’à la gare depuis mi-décembre, un projet qui a changé l’aspect de la Ville et améliore la qualité de vie.
C.K. : Du côté de SC nous pouvons citer les supermarchés Cactus, le centre commercial City Concorde, l’Hôtel Le Royal, les projets avec la SNHBM, l’Ecole Européenne à Mamer, le bâtiment Dexia Bil à Belval, le Royal Hamilius à Luxembourg et encore beaucoup d’autres…
Rédacteur : Catherine Moisy
Article paru dans
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Luxembourg
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